Répète après moi je slashe, tu slashes… Pas facile à dire mais est-ce facile à faire?
Qu’est-ce qu’un slasheur?
Un slasheur (ou slasheuse au féminin) est un travailleur qui exerce plusieurs activités professionnelles à la fois par choix et non par nécessité (même si parfois ils en ont besoin ponctuellement). Le mot fait référence au symbole informatique / utilisé pour séparer les activités quand ces actifs pas comme les autres les énumèrent toutes. Elles peuvent être complémentaires et dans un même domaine ou au contraire totalement différentes: chargé de projet immobilier/DJ/ pizzaïolo.
Ils slashent pour trouver l’équilibre entre leurs compétences et leurs envies. Le métier de leurs rêves n’existent pas alors ils le créent…en en cumulant plusieurs!
On les appelle des atypiques, des multipotentiels, des touche-à-tout, des pluriactifs, des multitasking en version positive. Mais parfois, les appellations se font moins glorieuses: indécis, précaires, zappeurs. Dans une société où le CDI fait encore figure de saint graal, l’idée de ne pas vouloir une certaine stabilité détonne.
Je suis une slasheuse, j’aime ma liberté et j’adore faire plusieurs activités en même temps. Je ne me vois pas comme une indécise mais plutôt comme une visionnaire. Tu trouves que je m’emballe? Je ne suis pas la seule à le dire. Selon Marielle Barbe, auteure de Profession Slasheur, cumuler les jobs, un métier d’avenir, le slashing est une alternative à la fameuse « vocation », cette obligation de choisir sa voie et d’avoir un parcours linéaire.
Fini le CDI à vie dans la même entreprise pendant toute sa carrière. Vive la liberté d’entreprendre et de créer LE métier qui nous correspond à un moment donné. Et si nos envies changent 5 ans après? Pas de souci, on saura s’adapter.
Les difficultés rencontrées par les slasheurs
Si c’est un métier d’avenir, le présent peut se montrer cruel pour ces multipotentiels. Dans un monde où les experts sont rois (plus que les expertes sont reines!) être généraliste et s’intéresser à une multitude de domaines parait suspect voire inutile.
Comme le rappelle Murielle Barbe dans cet article publié par Welcome to the jungle, tout commence par la fameuse question “qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand.e?”
“À partir de cette question d’apparence anodine, la machinerie est lancée. Les parents à la maisons, les profs à l’école, la société, la littérature, les médias… tous semblent s’être donnés le mot. Ils nous somment de « choisir »”
Les slasheurs peuvent faire peur aux recruteurs et il faut en avoir conscience.
En effet, voici 3 freins identifiés lors d’une enquête de Cadremploi auprès de recruteurs:
- Pour une entreprise qui recherche des profils se projetant sur le long terme avec elle, les profils slasheur peuvent paraître instables.
- Il peut y avoir une inadéquation entre la volonté de flexibilité du slasheur et les entreprises au déroulement de carrière dit « classique »
- Une méfiance de certains recruteurs qui voient plutôt le slash comme de l’opportunisme et non comme une réelle envie de développement pluridisciplinaire de la part des slasheurs.
Mais une révolution est en train de se mettre en place. Les nouvelles générations font le pari de faire passer le pourquoi avant le comment. Trouver sa mission de vie est la base et leur but premier. Ils ne veulent plus de bullshit jobs et ne veulent pas répéter les ‘erreurs’ de leurs parents qu’ils ont vu souffrir de burnout, bore-out ou brown-out.
Je suis persuadée que les entreprises sont en train d’évoluer en cherchant des candidats capables de s’adapter plutôt que des candidats au CV parfaitement linéaire avec les bons diplômes aux bons endroits.
Que faire si tu es ou veux devenir slasheur?
Déjà j’ai envie de te dire bienvenue! Mais tu l’auras compris, un slasheur sachant slasher doit savoir slasher prudemment. Tu as aimé lire cette phrase avoue!
Voici quelques recommandations:
- identifie ton pourquoi, ta mission de vie (d’ailleurs si tu as besoin d’aide, je te propose de télécharger mon cahier d’exercice interactif pour trouver ta mission de vie). Apprends à te connaître. C’est la base de ton slash (ce que tu as envie de faire, ce qui t’épanouit…)
- Sois fier de ton profil multiple : être slasheur, c’est avoir plusieurs cordes à son arc. A toi de donner un sens à ton parcours pour l’expliquer clairement et efficacement à tes interlocuteurs (pense à ton pourquoi)
- Reste cohérent dans ton choix. Si une mission n’est pas en accord avec tes choix, tes souhaits ou ton pourquoi… Ne t’engage pas ! Au début, il est tentant de tout accepter de peur de ne pas pouvoir vivre correctement. Mais autant que possible, il faut éviter. Si tu restes cohérent avec ton message, ton fil rouge, tu attireras les bons projets à toi, fais moi confiance. De plus, tu pourras plus facilement te bâtir un CV cohérent et donc plus facile à défendre auprès d’un employeur.
- Adapte ton CV en toute honnêteté pour retranscrire ton slashing de manière claire et compréhensible. Sans dissimuler ton histoire, tes engagement. Essaie d’organiser ton CV en thématique ou par compétence plutôt que de manière chronologique.
- Reste confiant… Être slasheur, c’est aussi croire aux parcours professionnels multiples, aux reconversions, aux essais et aux rebonds après échecs !
Il existe de plus en plus de plateformes qui mettent en relation les multi-casquettes très souvent freelance avec des entreprises ou des personnes qui recherchent une compétence pour un projet précis. Les plus connues sont Malt, Welcome to the jungle, Keljob, Side…
Dis-toi, ami.e slasheur.se, que ton plus grand ennemi…c’est toi-même! Si tu doutes, si tu écoutes tes détracteurs accrochés à leur CDI, tu auras un sentiment d’imposture qui te fera passer à côté d’opportunités professionnelles car tu ne te seras pas assez bien vendu.e ou tu n’auras même pas essayé.
Si tu as envie de devenir slasheur.se, si tu sens que le monde du salariat classique n’est pas fait pour toi, je te propose de rejoindre ma formation les 7 étapes pour vendre en ligne qui te permettra d’acquérir les compétences que l’on n’apprend pas à l’école pour diriger ta carrière professionnelle comme tu l’entends.