On me demande souvent quel est l’ avenir du travail à mon avis. C’est une grande question sur laquelle plusieurs se sont penchés. Ma petite expérience dans la transformation digitale, l’accompagnement des professionnels en reconversion et mon grand optimisme m’ont permis de me forger ma petite théorie sur la question.
L’avenir du travail et l’automatisation
Alors oui, la transformation digitale et les nouvelles technologies en général viennent automatiser des tâches. Est-ce un mal de se libérer de la main d’oeuvre à la caisse du supermarché, des sorties d’autoroutes ou de l’aspirateur au bureau ? Il est normal que la question fasse polémique.
Tout changement fait peur. C’est la première chose qu’on apprend quand on est consultant dans la conduite du changement. On retrouve le même comportement quand on simplifie des tâches dans les entreprises. Les salariés ont peur de ne plus être nécessaires au bon fonctionnement de l’organisation, et donc d’être renvoyés chez eux.
Mais ce n’est pas du tout pour cela que l’on automatise des tâches. C’est pour améliorer la performance de l’équipe, et son bien être. Ce n’est plus un secret, les dirigeant savent très bien que la bonne productivité de leur entreprise passe avant tout par le bonheur de leurs salariés. Ils ne sont juste pas très doués pour l’exprimer.
En supprimant quelques tâches chronophages et répétitives chez leurs collaborateurs, le but est de les soulager. Est-ce que l’on s’épanouie réellement dans un job répétitif à faible valeur ajoutée ?
Redéfinition des rôles
Une fois que l’on supprime ou allège les tâches à faible valeur ajoutée et simplifiables, que fait-on ? Le rôles des collaborateurs évoluent vers plus d’écoute, de réflexion et de temps pour les choses qui comptent.
C’est normal d’avoir peur du vide. Mais la nature ayant horreur du vide, elle vient vite compléter notre temps libre. On remplit nos journées avec de nouvelles idées pour améliorer notre service client, ou sortir de nouveaux produits. On va pouvoir aller se former sur des sujets qui nous intéressent. On peut également prendre le temps de mieux connaître nos collègues pour travailler ensemble dans la bonne humeur.
C’est ce que l’on a vu dans l’article sur les nouveaux modes de management avec l’arrivée du digital. Les rôles sont recalculés, le rapport à l’autorité aussi. On laisse de plus en plus de liberté à l’individu dans l’entreprise. On laisse de la place pour sa créativité et pour l’intelligence collective. Car c’est comme cela que l’on trouvera des solutions aux problèmes complexes que notre société doit affronter avec le réchauffement climatique, entre autres …
Alors, quel avenir du travail et du salariat ?
Dans son Blog, Daniel Pennel parle d’un retour en masse possible vers l’artisanat. Il explique aussi cette grosse tendance générale à aller vers plus de liberté dans le travail. Pour lui on entre dans l’ère du post-salariat, l’ère des autoentrepreneurs.
Est-ce que tout le monde est amené à devenir autoentrepreneur ? Je ne crois pas, mais c’est bien une tendance vers le freelancing dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Le nombre de freelance en France a augmenté de 126% en 10 ans d’après Malt. Et le principal avantage qu’ils y voient, c’est de pouvoir organiser leur temps comme ils le souhaitent. 74% des freelances se sentent plus épanouis qu’en emploi salarié.
Les formes de salariat évoluent. Le télétravail existe dans de plus en plus d’entreprises. On soustraite plus facilement quand on a besoin d’une compétence spécifique ou d’une expertise. La barrière entre l’entreprise, l’équipe et l’extérieur est revisitée grâce aux outils cloud.
L’avenir du travail d’après la semaine de 4h
Le livre de Tim Ferriss n’a plus besoin d’être présenté. L’auteur y présente sa technique pour utiliser les technologies cloud et sous-traiter les différentes tâches de son business et produire de façon quasiment automatisée. Chaque semaine il travaille 4h de temps, et passe le reste de son temps à voyager, se former, lire ou trouver de l’inspiration.
Est-ce utopique de travailler moins d’heures ?
Je n’ai pas de réponse objective à répondre à cela. Mais en regardant autours de moi, avec mon oeuf optimiste, je penses que c’est vers là que l’on peut tendre.
- Nous nous sommes rendus compte que la société de consommation touche à ses limites. Nous revenons vers un minimalisme matériel et une consommation responsable.
- Les burnout et tous les travailleurs en quête de sens que j’accompagne me laissent vraiment penser que notre société se pose des questions. Est-ce vraiment nécessaire de travailler tant d’heures, si c’est pour passer à côté de sa vie ?
- Un manque de projet manuels et créatifs, d’expression personnelle. Les travailleurs ont besoin de montrer leur propre créativité. Ils veulent se sentir autonomes sur la création de leur projet.
- Le problème international du chômage et de la répartition du travail va devoir trouver une solution. Et si on passait au revenu universel ?
A mon avis, nous allons vers un monde dans laquelle chacun travaille moins professionnellement. Mais chaque foyer produit plus pour sa consommation personnelle. Nous n’allons pas revenir au moyen âge.
Enfin, nous allons simplement travailler en interaction avec l’extérieur pour répondre au besoins qui ne peuvent être satisfait dans la communauté locale.
2 comments
[…] dommage, quand on connait la puissance de l’intelligence collective et de la collaboration. Et quand on sait que les connaissances sont déjà accessibles depuis tous les smartphones. […]
Une chose est sûre, la plupart des individus ne possèdent pas une structure mentale de BAC+, et certains même s’arrêtent au niveau BEPC, si tant est qu’ils y arrivent. Autrefois ces gens avaient la possibilité de travailler en usine,ou faire de petits boulots simples, basiques sans besoin de diplômes. Que deviennent-ils, que deviendront-ils? Création d’un salaire universel? Ne serait-ce pas une porte ouverte à l’oisiveté? L’arrivée à grande vitesse de l’intelligence artificielle n’arrangera pas les choses et il y a fort à parier que l’Homme du futur en sera l’esclave……….
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