Hello, on se retrouve pour une nouvelle interview avec Anaïs qui est scénariste depuis peu. Après des études dans le commerce, un burn-out à 24 ans, elle décide d’écouter sa voix intérieure et de s’orienter vers un tout autre domaine celui du cinéma. Malgré une situation financière, peu stable, elle s’épanouit dans cette nouvelle voie et décide de se lancer en tant que scénariste. Elle a par ailleurs créé un réseau de scénaristes, de réalisateurs, d’acteurs sur Instagram @cinétalks.
Pour en savoir plus sur elle, son parcours voici une version écrite, mais tu peux retrouver l’interview :
- En format vidéo sur ma chaine YouTube : https://youtu.be/Y3iWh7WKvdY
- En format podcast : https://anchor.fm/lucie-diez/episodes/179–Aprs-un-burn-out–24-ans–elle-devient-scnariste-e1hmis8
Bonjour Anaïs, peux-tu m’en dire un peu sur toi ? Qui es-tu ? Ton histoire, ton parcours ?
Je m’appelle Anaïs, j’ai 28 ans et j’habite à Paris. Originaire de Toulouse, j’ai suivi le parcours scolaire que m’avait gentiment proposé la conseillère d’orientation choisie par mes parents. A cette période de ma vie, je me cherchais mais je n’en étais pas encore consciente, alors je me laissais porté par le vent. L’insatisfaction générée par la non connaissance de mes envies et de mes attentes profondes, se matérialisait par des comportements d’opposition. Disons très clairement que j’aimais être vu comme quelqu’un de différent. Même si a ces instants, comme je l’évoquais précédemment, je ne m’en rendais pas compte.
Alors, paradoxalement, je m’attachais à vouloir être comme les autres, même si au fond, je n’en étais pas capable. C’est ainsi qu’en troisième année d’école de commerce, mon âme commença, lentement mais surement, à se réveiller. Alors que tous mes amis se préparaient à passer les concours pour poursuivre jusqu’en Master, j’avais décidé que je ne prendrais pas cette voie. Des idées d’expatriation germaient dans mon cerveau. Je pense qu’étant complètement perdue et inconnue à moi-même, le voyage m’apparaissait comme l’unique solution, et pourtant, je me suis dégonflée.
Mon rêve de partir en Australie ?
Envolé, et ce, aussi vite qu’il était arrivé. C’est à ce carrefour de ma vie que je suis allée la première fois à Paris seule, d’une part pour voir si je me plaisais dans la capitale et surtout, parce que j’avais réussi à convaincre mes parents de payer le stage d’entré des Cours Florent. Durant deux semaines, j’ai pris plaisir à vivre la vie parisienne. C’est à dire dormir dans un 14m2 et passer 1 heure dans le métro pour jouer sur des planches en état de délabrement avancé. Etonnamment, la jeune étudiante attirée par la sécurité matérielle allait se transformer en une jeune femme appréciant le risque d’une vie instable, une vie d’artiste ? Malheureusement cette parenthèse ne dura pas un jour de plus. Malgré le fait que je fus accepté aux Cours Florent, j’ai rejoins une école de commerce parisienne pour continuer mes études.
En choisissant cette option, mes parents se portaient encore garant de mes dépenses, et visiblement, la vie artiste pouvait attendre.
Je ne regrette pas d’avoir pris ce chemin, car sans celui-ci je ne serais pas là où j’en suis actuellement.
Je n’aurais pas : commencé la vie active en tant que commercial, fait un burn-out à 24 ans et donc pas entrepris ce travail sur mon inconscient qui m’a permis d’avoir LE déclic. Grâce à ces difficultés, j’ai su que ce que j’aimais, c’était raconter des histoires. Pas sous n’importe quelle forme. Ce que j’aime, c’est écrire des scénarios. J’aime imaginer le rendu final et surtout, j’aime découvrir une oeuvre que j’ai initialement écrite et être surprise. Pour terminer sur mon histoire, je dirais que je suis une personne passionnée et ambitieuse qui souhaite faire bouger les choses positivement dans l’industrie du cinéma français.
Aujourd’hui je suis pleinement épanouie d’exercer mon métier de scénariste.
2- Quelles sont tes frustrations, indignations dans cette vie ?
Depuis quelques temps, j’ai dû prendre de la distance avec l’actualité car il m’était devenu difficile de supporter certains comportements nocifs. Je ne comprends pas et ne tolère pas les formes d’injustices et de violences (physique et psychologique). Comment certaines personnes peuvent dépenser des milliards pour faire un tour dans l’espace tandis que d’autres personnes n’ont même pas assez pour manger et que la planète se meurt ? Beaucoup de sujets m’indignent et me frustrent dans cette société. A plus petite échelle, lorsque je me suis lancée dans le cinéma, j’ai vite compris que le réseau était capital pour mon avancée professionnelle. Le cinéma français est un écosystème très fermé et profondément établi. Contrairement au milieu de l’entreprenariat, les producteurs investissent, années après années, toujours sur les mêmes personnes. Résultat, le cinéma français ne propose quasiment que de la comédie et les têtes d’affiches sont partagées par une trentaine d’acteurs.
3- A ton sens, quelle est ta mission ? Quel est le but de ta vie ? Ton ‘Pourquoi’
Je pense sincèrement que ma mission de vie est d’éveiller les consciences, d’une part, par l’écriture de scénarios engagés et porteurs de leçon et d’autre part, par la création de CinéTalks, un réseau de professionnels de cinéma pour permettre à de nombreux autres passionnés et ambitieux de se créer/d’animer un réseau pour leur avancée professionnelle.
4- Quel a été ton déclic ? Ce qui t’a poussé à démarrer ce projet ?
Comme évoqué précédemment, j’ai fait un burn-out à 24 ans. La vie conventionnelle que je m’étais créée ne m’apportait aucun plaisir, au contraire, j’en étais littéralement malade. Voilà ce que ça fait de prendre un chemin que l’on nous a dicté sans même se demander si ça nous convient. Fort heureusement, ce mal être généré m’a permis de me remettre en question et m’a poussé à chercher ce pour quoi j’étais faite. Je me suis alors lancée dans la recherche de mon ikigaï. Je me suis ouverte à une nouvelle dimension. Un soir, une idée de série me fut soufflée. Celle-ci m’apparût comme une évidence. L’engouement et la joie de ce moment créatif me confirma que j’avais trouvé ma voie. Cette découverte m’éclata à la figure si puissamment que je ne pouvais pas passer à côté. CinéTalks fut créé de la même manière et pour les mêmes raisons, ce fut également évident.
5- Comment s’organise ton quotidien pour réaliser cette mission en tant que scénariste ?
Au départ, grâce aux années passées en CDI, j’eu la chance de profiter de deux années de chômage pour me former sur le tas, comme on dit… J’ai beaucoup lu, et j’ai… beaucoup écrit. Cette période financièrement favorable s’est enchaînée par une période de débrouille, ça y est, la vie instable que j’avais mis de côté quelques années auparavant m’ouvrait ses bras, et c’était clairement pas confortable. Après plusieurs mois à allouer 100% de mon temps à mon écriture, donc au RSA, (CinéTalks n’existait pas encore), j’ai décidé de prendre un emploi alimentaire pour « me refaire une santé financière ». Ainsi, depuis octobre 2021, j’apprends à jongler entre ma vie professionnelle de choix/de coeur et ma vie professionnelle de nécessité. Même si je n’ai plus autant de temps qu’auparavant à allouer à CinéTalks et à l’écriture, toutes les semaines, j’établis des objectifs pour ne pas perdre le cap. Je tente de m’instaurer une routine béton et optimale. Le plus important c’est de garder son objectif en tête. J’apprends à faire du qualitatif plus rapidement, c’est un bon exercice.
6- Quelles actions as-tu mise en place pour démarrer ?
Chacune de mes idées, chaque que concept est testé sur les réseaux sociaux. Tout a commencé par le compte @daily_laserie. Comme évoqué précédemment, mes premiers pas en tant que scénariste fut alloué à la création d’une série engagée basée sur l’Ennéagramme, un système d’étude de la personnalité. Grâce à ce compte Instagram et Linkedin, j’ai pu approcher des profils jugés « inabordables » pour une novice. C’est alors que je compris que tout n’était qu’une question de perception. Si je fais en sorte de paraître crédible, alors je le deviendrais. C’est dans cet optique que naît CinéTalks. Quoi de mieux qu’une plateforme sociale pour un concept social ? Après avoir parcouru Linkedin de fond en comble, je lançais CinéTalks en octobre 2021. Fort heureusement je me débrouillais dans la création de visuels (grâce à mes nombreux anciens comptes). Après avoir publier mes premiers posts, me voilà à programmer le premier CinéTalks.
7- Quelles compétences utiles avais-tu avant de démarrer ton activité ?
Mon aisance dans la création de visuels m’a beaucoup aidé dans le développement de CinéTalks. Mon côté perfectionniste, pour ne pas dire psychorigide, fut également un réel atout. Il est vrai que mon passé de commerciale m’apporte beaucoup dans cette nouvelle aventure, que ce soit dans la communication/le marketing que dans la découverte de talents. Enfin, je pense que LA compétence la plus importante reste « la débrouille ». Lorsque l’on a un projet, on ne sait pas à l’avance ce que nous devons mettre en oeuvre pour que ça marche. Lorsque l’on porte un projet, on ne peut pas répondre « je ne sais pas faire ceci ou cela », on le fait et puis c’est tout. Chaque tentative, échec ou réussite, nous rapproche un peu plus vers l’objectif initial.
8- Qu’as-tu appris en démarrant cette aventure ?
Grâce à CinéTalks, j’ai appris qu’il était si facile de se rencontrer et de créer des liens. Le mythe de se créer un réseau dans la difficulté s’effondra dès les premiers participants. C’est fou à quel point les gens peuvent être ouverts et amicales ! Grâce à CinéTalks, j’ose beaucoup plus et chaque jour, mon syndrome de l’imposteur diminue.
9- Quel conseil aimerais-tu donner à une autre femme qui n’ose pas se lancer ?
Une fois que tu as l’idée, dis toi que le plus dur est déjà derrière toi. Comme chaque première fois, le plus impressionnant c’est de l’imaginer, une fois lancée, plus rien ne pourra t’arrêter.
Pour aller plus loin :
Mon premier livre sur 25 femmes inspirantes : https://www.amazon.fr/Rencontre-avec-femmes-inspirantes-entrepreneures-ebook/dp/B07RG6YY2C
Les interviews disponibles sur YouTube : https://www.youtube.com/playlist?list=PLrwe421YbKXwnOdmqyjOReHefIc2DVTrg
Mon site internet : https://www.economieintuitive.com
Si tu souhaites quitter ton travail, changer de vie, crée ton entreprise ou tu es peut-être déjà à ton compte, je propose des formations pour t’accompagner : https://academie.economieintuitive.com
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