Le numérique est maintenant bien présent au sein de l’entreprise. Il transforme les modèles d’entreprise d’une façon extrêmement rapide. Nous pouvons parfois nous sentir un peu désorienté par la vitesse de cette évolution. Pour commencer, nous verrons en quoi les stratégies évoluent. Nous continuerons avec l’étude des organisations. Et pour finir, nous verrons comment le digital transforme le management des entreprises.
Questions que posent les nouveaux modèles d’entreprise
Faut-il encore enseigner l’écriture manuscrite à l’école ? Que signifient les nouveaux titres professionnels ? Chief Happiness Officer et Digital Evangelist envahissent les nouveaux organigrammes.
Dans mon ancien job, le titre écrit sur ma carte de visite était « Customer Lover ». Enfin, plus précisément « Customer ❤ » … avec un coeur. Je fais donc peut-être partie de cette nouvelle entreprise naissante, basée sur une culture de la Silicon Valley. Cette culture où l’on n’a plus besoin d’un titre de noblesse dans le titre de son emploi pour montrer qu’on l’a plus grande que le voisin.
Finie l’époque des directeurs, cadres, senior 2, et autres responsables. On ne se concentre plus sur le grade mais sur la fonction du travailleur, sur sa valeur ajoutée.
Dans le podcast ci-dessous, on évoque l’idée de ne plus enseigner l’écriture manuscrite à l’école comme c’est le cas en Finlande depuis 2016. Je vous avoue que moi aussi, j’ai eu un premier étant de rébellion en moi, une résistance au changement automatique.
Mais soyons objectifs, qui sait encore faire des divisions à la main de nos jours ? Qui sait encore faire de la calligraphie à l’encre et la plume ? Demain, l’enfant qui ne saura pas écrire en code Htlm n’aura aucun avenir professionnel. Déléguer des calculs à la machine, la calculatrice par exemple, nous a permis d’aller plus loin que nos grands-parents au même âge.
De plus, la technologie nous fait gagner du temps, et nous permet d’approfondir un sujet. Nous découvrons et intégrons en quelques heures un théorème, une formule mathématique qui a demandé une vie entière de travail à son inventeur.
En outre, l’automatisation pose beaucoup de questions sur les savoirs de bases. Quels sont les connaissances qui sont réellement importantes pour la structure de la société ? Devons nous encore apprendre à conduire des voitures, autobus, camions, train ? Est-ce vraiment utile d’apprendre les langues étrangères à l’ère du Google Translate ?
Le digital change les stratégies des entreprises
Avec l’arrivée des startups sur le marché, on observe une réelle accélération de la croissance des entreprises. Avec l’explosion du web, la spéculation est très importante sur les idées innovantes, en particulier celles liées aux réseaux sociaux.
On observe également une porosité des marchés. Dans le podcast Elisabeth cite IBM qui a gagné un appel d’offre à Malte sur la distribution d’eau, alors que ce n’est pas du tout son coeur de métier. Là ce qui est important c’est de mettre une technologie existante à disposition d’un nouveau marché, pour un nouvel usage.
Il n’y a pas d’innovation technologique mais l’entrée d’un géant des logiciels sur le marché de l’eau est bien une innovation permettant de réduire les coûts de 5 fois. Apple recrute dans la mode. Uber qui ne connaissait rien aux taxis révolutionne le marché du transport individuel. Airbnb fait trembler les grandes chaines de l’hôtellerie sans posséder un seul établissement.
En conclusion, les frontières entre les domaines d’activités s’amenuisent, sûrement grâce à la montée en compétence des multipotentialistes. Le nombre des potentiels concurrents se multiplie et s’étends à des nouveaux entrants. La barrière d’entrée commence à s’élever. On attend d’une startup qu’elle investisse les deux premières années sans obtenir de revenus, elle construit sa communauté.
On connait bien maintenant les modèles freemium qui permettent à une application de se faire connaître avant de récupérer un bénéfice. Le modèle économique des entreprises est remis en question par le web. A l’heure du gratuit sur internet, les entreprises doivent se reposer la question de leur valeur monétisable.
Les modèles d’entreprise et leurs organisations
On ne pense plus en terme de boîte, de tour de marbre dans laquelle on protège l’information. Maintenant, l’entreprise est plutôt un rassemblement d’acteurs autour d’un projet. Les plateformes de mise en relation sont peut-être les nouveaux modèles d’entreprise. Nous ne sommes plus dans une usine qui réceptionne de la matière première, la transforme et la distribue au client.
Les nouveaux modèles d’entreprise sont maintenant plutôt des sites de mise en relation où le fournisseur devient client. Par exemple chez Hopwork, on chouchoutte les freelances qui s’inscrivent pour proposer leurs services et on les accompagne pour bien remplir leur profil. Il n’est plus sous-traitant, mais partenaire stratégique.
D’où l’importance de mettre la gestion d’une communauté dans les priorités de la création d’entreprise. La plateforme dépend entièrement de la communauté qui l’utilise. Plus il y a d’utilisateurs qui se servent de Blablacar pour trouver un covoiturage, et plus y il aura d’offres. Plus il y a d’autres et plus le service et performant.
C’est ainsi que la plateforme obtient un quasi-monopole. Sa présence sur le marché dépend entièrement de l’implication de sa communauté. Ainsi, on ne raisonne plus en fonction des biens possédés, mais on se concentre sur la qualité et la fréquence des relations avec l’écosystème.
Le digital transforme le management
Les partenaires d’une plateforme deviennent des acteurs primordiaux pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Les chauffeurs d’Uber et les propriétaires d’Airbnb ont intérêt à être heureux de travailler avec la plateforme, pour la pérennité de celle ci. Même si la relation salariale disparaît, la plateforme pourrait avoir envie de traiter les chauffeurs comme tels.
A mon avis, cette hypothèse n’est pas très pérenne. Dans l’intérêt de tous, la plateforme a tout intérêt à traiter ses partenaires avec bienveillance et respect. C’est ainsi qu’à mon avis on tend vers l’économie intuitive, une économie bienveillante et pleine de sens.
Les algorithmes remplacent le travail de certains humains. Le nombre d’emploi peu qualifié va diminuer progressivement. Les travailleurs vont se recentrer sur leur valeur ajoutée. De plus, les compétences très humaines, empathiques ne sont pas remplaçable par les machines. Et c’est tant mieux !
J’aime l’hypothèse de la journée de 4h. En automatisant ce qui n’a pas de réelle valeur, nous travaillerons moins mais pour des tâches qui ont plus de sens. Le rapport au travail évolue. La recherche de sens dans son métier est une constante qui émerge de la classe moyenne.
Pour résumer les nouveaux modèles d’entreprise
En conclusion, nous nous dirigeons vers une économie plus rapide, où la communauté et la bienveillance sont des piliers fondamentaux. La production et la technologie sont out-sourcées. Le rapport au salariat modifié. Les barrières entres les domaines d’activité bougent, voire disparaissent. C’est le plus malin, le plus rapide et le plus respectueux qui obtiendra la première place. Et finalement, arriver en premier lui garantit une énorme part du marché.
Pour terminer, vous trouverez ci-joint le passionnant podcast de Elisabeth Grosdhomme-Lulin, experte en prospective et innovation. Elle expose les conséquences possibles de la révolution numérique sur l’organisation des entreprises, leur stratégie et l’évolution des ressources humaines.
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